AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où ...
Voir le deal

Partagez
 

 Vincent Kreitzen ▬ « God wears black always. »

Aller en bas 
AuteurMessage
Vincent Kreitzen
...
Vincent Kreitzen

Vincent Kreitzen ▬ « God wears black always. » Empty
MessageSujet: Vincent Kreitzen ▬ « God wears black always. »   Vincent Kreitzen ▬ « God wears black always. » EmptySam 7 Déc - 2:01



Ici va-t-on siffler pour l'orage,
et les Sodomes
- et les Solymes, -
et les bêtes féroces et les armées,
Nom : Kreitzen.
Prénom : Vincenz. (Vincent)
Surnom : Vince, Vin.
Sexe :
Âge : 25 ans.
Date de naissance : 02/05/1922.
Orientation sexuelle : Hétérosexuel.
Nationalité : Allemand.
Pouvoir : Genderswap.
AEA : Une zébrule transparente. (Falk, ♀)

Physique


CANON
Enfin, jadis
enfin, à moitihgf


Caractère


hell serious mthfckr
n a z i (non c'est pas un caractère on se calme)


Histoire






« Sic semper tyrannis. »



Berlin Ouest, Allemagne, 1946.


L'officier Whitehall se présenta au tribunal à neuf heures tapantes. La salle d'audience dans laquelle on l'accueillit était remarquable de par deux faits capitaux : d'une part, elle se tenait à huis clos ; de l'autre, il n'y avait pas trace de l'accusé.

Un an après la fin de la guerre, la chasse au criminel nazi était toujours ouverte. L'OSI, dont elle faisait partie, se jetait à corps perdu dans la recherche des officiers du Reich qui avaient réussi à s'échapper à la chute d'Hitler. En attendant de mettre la main sur les monstres dont les photos étaient épinglées à tous les coins de rues alliées, on en faisait le procès sans appel, afin que la sentence puisse être appliquée le plus vite possible lorsqu'on capturait le criminel et s'assurait de son identité.
Cependant, Elisabeth n'assistait pas pour autant à toutes les audiences - notamment lorsque celles-ci l'obligeaient à se déplacer jusqu'à Berlin.
Mais de cette condamnation, elle avait fait une affaire personnelle.
Et elle tenait à ce que cette affaire soit réglée sans bavure.

Les chefs d'inculpation du jour concernaient un certain Vincent Kreitzen, médecin allemand et officier militaire, ainsi qu’ancien sous-fifre de Josef Mengele.
C'était le procès d’un médecin SS ayant fait sa carrière à Auschwitz.
On descendait tout de suite dans les bas-fonds de l’horreur, rien qu’à ce simple titre.

Vincent Kreitzen était, ironie du sort, berlinois de naissance. Né en 1922 d’un officier supérieur de la Schutzstaffel et d’une anglaise, il avait passé sa jeunesse dans les rues autour du palais de justice. Élève brillant, il avait entamé des études de médecine. Et avait obtenu son diplôme avec quelques années d’avance grâce à un coup de pouce astucieux du commandement SS.
En 1942, il franchissait pour la première fois les grilles d’Auschwitz.

Elisabeth prit place sur le siège qui lui était attribué, le dos droit, la nuque raide. D’une voix forte et claire, après les formalités d’usage, le juge entama l’historique de l’accusé. Il se servit pour cela des rapports gracieusement mis à disposition par l’OSI qui traquait leur homme depuis un an déjà. A la fin de la guerre, Kreitzen s’était enfui d’Auschwitz avant que la reddition ait été déclarée : visiblement rusé, le médecin avait disparu dès les premiers mouvements d’exécutions massives au camp d’extermination, avant même que la mort d’Hitler ait été annoncée. Les services secrets anglais et américains supposaient qu’il avait quitté le pays dans les mois qui suivirent, sous une fausse identité ou dans l’illégalité la plus totale. Pour le moment, Elisabeth le pensait établi en Amérique du Sud ou au Mexique disparu aux yeux de la communauté internationale.
Se croyant à l'abri.

Kreitzen n’étant « que » médecin sous-fifre, il n’écopait pas des inculpations pour complot et crime contre la paix. En revanche, crimes de guerre et crimes contre l’Humanité rentraient largement dans le champ de ses compétences.

« … sur la période allant de 1942 à 1945, » énumérait le juge, « le prévenu s'est rendu coupable, au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau et sous la direction d’Heinrich Himmler et Josef Mengele, d’asservissement, assassinat, torture, extermination et persécutions pour raisons politiques, raciales, religieuses ; est également chargé de complicité à la déportation de personnes juives, tziganes, et caetera. Est en outre accusé d’avoir opéré sur lesdites personnes des expériences médicales contraires à l’éthique la plus élémentaire. D’avoir utilisé des techniques de stérilisation chirurgicales et non chirurgicales expérimentales ayant conduit à la mort de ses sujets ; d’avoir pratiqué la vivisection sur des prisonniers, dont de nombreux enfants, à des fins de recherches et d’expériences diverses ; d’avoir sciemment irradié, empoisonné, privé de soin, de nourriture et d’eau des prisonniers qui lui étaient confiés ; d’avoir pratiqué des injections létales arbitraires sur des hommes, des femmes et des enfants, d’avoir envoyé à la chambre à gaz autant d’entre eux, d’avoir testé sur eux des sérums et vaccins expérimentaux après leur avoir sciemment inculqué le paludisme, la tuberculose, la fièvre typhoïde ou l’hépatite, d’avoir pratiqué des greffes aberrantes et des mutilations... »

La liste était longue, et on voyait que peu importe le nombre de fois où il avait pu la répéter, le juge ne pouvait empêcher son visage de se décomposer en redécouvrant l’inimaginable. Dans l’assemblée, la plupart des auditeurs non-militaires qui l’entendaient pour la première fois, parfois même les militaires eux-mêmes, n’en menaient pas plus large.
Elisabeth, mains serrées sur ses genoux, restait d'une rigidité et d'une pâleur de marbre. Mais c'était de la lave en fusion qui coulait dans ses entrailles.

« Est enfin accusé de complicité dans la disparition de trois agents du Secret Intelligence Service sur la période d’inculpation, » termina enfin le juge sur une note atterrée.

Elisabeth ferma les yeux. Ses mains se serrèrent, ses phalanges blanchirent.

« En l'absence de défense de la part du prévenu, la cour le déclare coupable des charges dont on l'inculpe, et le condamne à la peine de mort.  »

Et maintenant c'est entre toi et moi.



La Viúva, Brésil, 1947


« Et, madame, pouvez-vous me rappeler votre nom ? Nous en avons besoin pour le registre de l’hôpital. L’administration, vous voyez… »
Un sourire en coin. Elle répondit sans le lâcher une seconde de son regard de fer.
« Elisabeth Whitehall. Passez une bonne soirée. »


Dans une importante gerbe d’eau et de boue, accompagnée d’un rugissement de moteur, la moto dérapa devant le parvis de l’église. Il n’y avait que près de la Viúva, disaient les indigènes, qu’on trouvait un homme assez cinglé pour conduire un engin pareil aux abords de la jungle plutôt que dans les rues bien entretenues de Buenos Aires.
Ta bécane, c’est bon pour la frime. Lui avait dit le médecin en chef lors de son arrivée. Celui qui était tombé dans les bras de la Veuve deux mois plus tard et s’était fait tailler en pièces par les caïmans, laissant une place libre pour le jeune allemand. T’iras pas loin avec, gringo.
Heureusement qu’il n’avait pas l’intention d’aller très loin.

Vincent avait passé sa pire nuit depuis des années. Et ce n’était pas dû à la chaleur étouffante, ni à l’orage titanesque qui avait éclaté aux environs d’une heure du matin.
C’étaient les cauchemars. C’était l’appel de l’absinthe qui le rendait fou.
C’était la certitude qu’elle allait revenir.
Il l’avait vue dans ses yeux. Il avait vu à travers ses yeux. Il savait qui elle était, et elle savait qui il était. Il devait partir.
Du fond du gouffre, dans ses rêves, il y avait ces yeux bleus qui le lui murmuraient. Une douleur terrible. Et pas une goutte d’alcool depuis des mois pour le soulager.
Vincent mit pied à terre à côté de sa moto, chancelant. La pluie tropicale trempa instantanément ses cheveux lorsqu’il retira son casque pour le jeter dans la boue. Il releva la tête avec l’intention de se tourner vers l’église.
Son cœur gangréné s’arrêta dans sa poitrine.
La gamine était là. Sous la pluie, les pieds enfoncés dans la tourbe, à peut-être cinq mètres de lui.
Ses yeux profondément enfoncés dans leurs orbites ne cillaient pas. Les os de son visage étaient saillants. Elle était d’une maigreur à faire peur. A travers la pluie tiède qui lui coulait dans les yeux, Vincent put voir ses lèvres remuer.
Il referma les yeux le plus fort possible et lâcha le guidon de sa bécane. Ses genoux tremblèrent, il faillit tomber et se rattrapa au muret le plus proche. Lorsqu’il releva la tête, la gamine n’était plus là.
Le jeune homme tremblait de tous ses membres.

A droite ou à gauche, doc ?


D’une démarche fébrile, Vincent grimpa les marches branlantes et s’appuya de tout son poids contre la porte de bois gonflé par l’humidité. L’église s’ouvrit en exhalant un souffle de caveau.




Eins. Zwei. Drei.
Ses pas résonnaient comme dans une tombe.
Le jeune homme s’écroula plus qu’il ne s’assit sur le banc le plus proche.  Sa vue était trouble et fuyait les fantômes ; il sentait, si profondément, si obscurément, qu’il allait devenir fou.

Alors, doc ?

Mitleid. Haben sie mitleid.

Dehors, l’orage hurlait comme si approchait la fin du monde. Et la gamine était dans sa tête. Avec ses dents du bonheur et son ours en peluche, scheiße, scheiße – avec ses yeux caves et les lambeaux de peau qui pendaient à ses doigts, scheiße. Un sanglot lui échappa, un hoquet horriblement douloureux entre ses bras serrés et des mains qui tremblaient tellement qu’elles ne pouvaient se joindre. Et soudain il y avait deux lacs d’un bleu si pâle, si pâle, qui se levaient vers lui et il y avait ce claquement dans le vide, seigneur au bord du gouffre, et la gamine écarquillant ses orbites vides qui serait là s’il commettait l’erreur de relever la tête.
Le vent hurlait au-dehors et le tonnerre fracassait le monde.
Hilfe.
Ses bras se décroisèrent et ses doigts gantés de noirs serrèrent le bois à s’en briser. Son souffle lui échappa et un sanglot racla sa gorge.

« Mein Gott… »

Si froides.

« … mon dieu, j’ai péché… »

Sa voix était si rauque qu’il crut qu’elle allait se briser net.
Se briser net comme un coup de feu.




Le moteur de la moto ronfla. Une fois. Deux fois. Puis cala dans un bruit d’abandon.
Jetant sa mallette dans la boue et son casque sur le siège, Vincent mit pied à terre.
La pluie s’était calmée, mais au loin, le ciel grondait de plus belle. Il était embourbé, et Whitehall était sur ses talons. Dans un véhicule adapté au terrain, en ce qui la concernait.
Le jeune homme s’approcha de la roue arrière et s’accroupit pour estimer le temps que cela lui prendrait de dégager l’engin. Le grondement de moteur dans le lointain, plus si lointain que cela déjà, lui tint lieu de réponse : trop longtemps.
Le médecin en blouson de cuir attrapa donc la mallette qui lui tenait en tout et pour tout lieu de bagage, et ficha le camp en vitesse. En quelques secondes, il s’enfonça parmi les arbres.
L’anglaise était tout fraîchement débarquée du vieux continent, pas moyen pour elle de le cacher.
Vincenz, quant à lui, avait eu un an pour se faire au coin.
Et à quelques mètres de là, au bout d’un chemin impraticable à toute sorte de véhicule pourvu de plus de deux roues, se trouvait une planque sûre où il pourrait attendre que la tempête passe. Au sens propre comme au figuré. Le jeune homme parcourut les sous-bois humides dans l’obscurité, écartant les feuilles urticantes de sa main gantée en plissant les yeux pour ne pas perdre son chemin. Ses bottes hautes s’enfonçaient dans la vase avec un bruit spongieux.
Il gagna enfin les ruines abandonnées d’un ancien hôpital, le grand-père mastodonte et oublié de celui dans lequel il travaillait près de la Veuve. Les lieux étaient à l’abandon depuis des décennies, et la végétation avait repris le contrôle des lieux.
Ses bottes claquèrent contre le béton lorsqu’il se faufila à l’intérieur. Dans le noir, Vincent fit son chemin entre les ombres et les lianes jusqu’aux portes intérieures, cherchant à s’enfoncer plus avant dans les entrailles du bâtiment. Dans l’abîme, le froid et la pierre.
Son domaine et son tombeau.
Sa main gantée se posa sur la porte de fer la plus proche et la poussa. Elle grinça deux fois, et se referma derrière lui dans un claquement de fin du monde.


Vincent Kreitzen ▬ « God wears black always. » 191110065827907807
     
Vincent Kreitzen ▬ « God wears black always. » 191110065827591130
« This could be Heaven or this could be Hell »
Pseudo : SKLL.
Âge :
Avatar :
Comment avez-vous connu ce forum :
Autres :


Revenir en haut Aller en bas
 
Vincent Kreitzen ▬ « God wears black always. »
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Vincent Kreitzen ▬ « You are the only one that I let get under my skin. »
» SaLLyVe ▬ « I remember black skies »

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Pensionnat Interdit :: Fiches validées-
Sauter vers: