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 Emma Delacher ▬ « My logic will prevail ; so shut up, nightingale »

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Emma Delacher
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Emma Delacher

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MessageSujet: Emma Delacher ▬ « My logic will prevail ; so shut up, nightingale »   Emma Delacher ▬ « My logic will prevail ; so shut up, nightingale » EmptyMar 19 Mai - 17:06



Tu me dis "je t'aime",
Je te dis "toi même".
Je ne suis pas de celles-la ;
Qui disent des mots tendres,
Qui se laissent prendre -
Par un mâle, de surcroît.
Tu me dis "je t'aime",
Je te dis "la ferme" -

On ne m'aura pas comme ça.
Nom : Delacher.
Prénom : Emma, ...  .
Surnom : Em.
Sexe : Féminin.
Âge : 17 ans.
Date de naissance : 12/10/2009.
Orientation sexuelle : Hétérosexuelle.
Nationalité : Française ; ... - ... .
Pouvoir : Jolis rubans.
Emma peut, au sens le plus strict du terme, suivre le fil des relations les plus importantes de quiconque passe près d'elle. Au niveau visuel, c'est frappant. Impossible à ignorer. Elle voit des rubans très fins reliés aux poignets, aux chevilles, parfois même au cou ou au cœur des personnes qui l'entourent ; elle est capable de les toucher ou de tirer dessus si ça lui chante, sans risquer de les casser ou de faire mal à qui que ce soit. Aux yeux des autres, elle serait en train de tirer sur le vide. Aussi simple que ça. Les liens peuvent être soit très longs et emmêlés, soit très courts et tendus : de fait, deviner qui ils rejoignent n'est pas toujours évident. A noter que si elle peut les toucher, elle peut bien sûr se les prendre dans la figure – et même trébucher dessus, si elle ne fait pas attention. Fort heureusement, la plupart se contentent en général de traîner par terre et lui fichent la paix.
Bien qu'elle ne voit généralement que les liens importants – ce qui exclut les connaissances – elle verra un fil rejoindre deux personnes peu importe l'intensité de leur lien du moment qu'ils soient l'un à côté de l'autre.
Plus les liens sont forts et évidents pour les concernés, plus ils sont visibles et faciles à suivre. Plus au contraire le lien est trouble et ambigu, plus ce sera plein de nœuds et compliqué. Les teintes changent également ; des relations fortes seront traduites par des nuances vives ou foncées, tandis que des relations éphémères ou moins profondes seront plus pâles. Les couleurs, enfin, traduisent la nature du lien. Le bleu signifiera de la colère ou de la haine, le rouge de l'affection ou de l'amour, le vert de la peur ou du malaise. Les teintes intermédiaires sont des milieux ou des nuances. Orange pour l'amitié, jaune pour de la simple attirance, violet pour une haine teintée d'attachement, cyan pour une relation de crainte/respect etc... Il n'est pas rare qu'un même fil se la joue arc-en-ciel, et elle aurait souvent besoin de plusieurs heures à suivre la personne concernée pour déterminer en quoi consiste exactement sa relation à l'autre. Avec l'habitude, ceci dit, elle pourra deviner le gros de l'idée sans trop se casser la tête une fois le bon ruban en mains.
Oh, dernier détail : elle peut voir les fils qui la relient à son interlocuteur, mais la moitié qui correspond à l'autre est entièrement blanche quoi qu'il arrive. Donc elle peut vérifier ce qu'elle ressent, mais pas épier ce qu'on ressent pour elle. Pas de chance.
AEA : Nicolas, le smoll bouledogue.
Physique


Blonde as fuck :/


Caractère


ANGRY TEENAGER /ROLLERSKATE INTO A SCHOOL SHOOTING/


Histoire


Née d'une mère célibataire tombée enceinte à l'adolescence, Emma a eu la chance d'être élevée dans un foyer aimant et stable. Bon, ce n'était pas la meilleure situation au monde — à même pas dix-huit ans, difficile pour Lise de gérer un enfant — mais à force d'aide, de patience et de persévérance, elles s'en sont sorties. Pas de passage en foyer ; pas d'abandons déchirants, d'alcool ou de hurlements. Sa mère a toujours fait de son mieux et, heureusement pour toutes les deux, son mieux a été suffisant.
Comme elle n'avait pas perdu son père, il ne lui manqua pas tout de suite. Il fallut qu'elle grandisse pour se rendre compte que quasiment tous ses amis avaient deux parents, qu'ils vivent ensemble ou non ; que ses grands-parents étaient deux, eux aussi, et qu'une maman ne pouvait pas avoir fait un bébé toute seule (quoi que l'explication concrète, elle ne l'eut que bien plus tard). Tous les câlins et les "je t'aime" de sa maman eurent facilement raison du "pourquoi j'ai pas de papa" de son enfance : sa mère l'aimait et elle l'aimait aussi, alors elle n'avait pas besoin de quelqu'un d'autre à la maison. Il aurait risqué de monopoliser sa mère, de toute façon. Elle aimait trop l'avoir pour elle toute seule, alors non. Tant pis.
Malgré tout, quelque part, l'envie d'une famille parfaite resta. Quand les autres enfants faisaient des collages de pâtes et des cartes pour la fête des pères, elle en faisait pour d'autres gens ; et ce n'était pas grave, elle n'était pas la seule dans ce cas et n'en pleura jamais, mais voilà.
Ça piquait un tout petit peu les yeux et le bout des doigts.
Au lieu de trop penser à ce qu'elle n'avait pas, elle s'acharna à se faire des amis. Les garçons, les filles, les chatons — tout y passa. La fillette était vive et toujours prête à courir dans tous les sens ; quand elle ne présentait pas fièrement ses cocons de chenilles et ses mues de serpent en classe, elle jouait au foot ou à l’élastique.
De tous les amis qu'elle se fit et perdit au cours des années, suite à une dispute ou juste parce qu'ils s'entendaient moins, le seul qui resta vraiment fut Arnaud. Arnaud était grand, Arnaud était beau, Arnaud était intelligent et bon, hurler à Céline qu'elle n'était pas amoureuse de lui n'aida personne à la croire, mais comme elle la poussa aussi de la balançoire pour bien faire passer le message, personne n'osa plus rien dire.
On la laissa tranquille pendant neuf ans, du moins — et à bien y repenser, c'était déjà pas mal.
Grande amoureuse de la nature, Emma se mit à collectionner tout ce qui s'y rapportait et à défendre l'honneur de toutes les animaux dès l'école primaire. Si sa mère hurlait en voyant une araignée, elle arrivait en hurlant aussi pour l'empêcher de l'écraser, armée d'un gant de cuisson pour la ramasser et la jeter dehors. Quand la maison fut envahie de fourmis, elle pleura tellement que sa mère dut s'en débarrasser pendant qu'elle était à l'école et trouver un moyen de lui faire croire qu'elle les avait remises dehors (et ça impliqua quand même de trouver une autre fourmilière, donc autant dire que ce ne fut pas simple). Chaque oiseau retrouvé mort, chaque souris ramenée au pas de la porte par le chat, chacun des hamsters qui lui passa entre les mains et connut une fin tragique quelconque, tout était motif à pleurer et à rouler en boule sur le canapé en criant que le monde était injuste. Adopter des animaux et recueillir ceux qu'elle trouvait dehors n'avait rien d'une solution ; Lise savait qu'ils allaient finir par mourir et que le drame allait recommencer.
Pour pallier à la cruauté de la nature, elle acheta à Emma des plantes. Un petit cactus pour commencer, puis d'autres petites choses dans de jolis petits pots ; ça fonctionna à merveille. Obnubilée par la santé de ses petites protégées, la fillette fut ravie de pouvoir s'occuper d'un être vivant qui ne risque pas de mourir dans l'année. Ça ne l'empêcha pas de se mettre à hurler contre le soleil et la pluie le jour où elles installèrent un potager dans ce qu'elles avaient de jardin, mais voilà.

Connaissant le caractère explosif d'Emma, c'était déjà pas mal.

Le collège fut une drôle d'expérience. Elle se retrouva au milieu d'adolescents inconnus, avec Arnaud et quelques anciens camarades comme seuls points de repère ; gagna en responsabilités et en liberté, mais perdit en confort et en tranquillité. D'un coup, on lui fit comprendre qu'elle devait faire attention à comment elle s'habillait. Comment elle se coiffait. Comment elle parlait. A côté de qui elle s'asseyait. Ça fit beaucoup de codes à apprendre d'un coup pour une gamine qui venait d'une toute petite école — et qui, s'il fallait être honnête, ne trouvait aucun intérêt à ce qu'elle aurait gentiment qualifié de "trucs de grands".
En sixième, Emma se sentait encore plus enfant qu'autre chose et ça se sentait. Elle voulait porter des vêtements juste pratique, pas jolis, et si sa mère ne lui avait pas correctement attaché les cheveux le matin, sa queue de cheval aurait fini de travers que ça ne l'aurait pas plus gênée que ça. Elle était fière de ses rollers rose et de son sac à fleurs ; ne faisait pas grand chose de son smartphone, n'avait ni Instagram ni Twitter. A une époque où les enfants avaient tendance à ressembler à des petits adultes toujours tirés à quatre épingles, elle se retrouva plus qu'un peu perdue.
Ça ne l'empêcha pas de se faire quelques amis, mais elle eut du mal. Ses amies coquettes du primaire se fichaient relativement qu'elle soit débraillée vu que personne ne risquait de leur en tenir rigueur ; au collège, la loi des cercles de connaissances prévalait. Qu'on la critique l'énerva plus qu'à moitié, mais elle ravala sa colère. Si elle voulait s'habiller en short et en t-shirt de sport tout le temps, c'était son problème. Si elle n'avait pas envie de se prendre en photo, c'était son problème.
Sauf qu'elle aimait beaucoup Arnaud et que lui, il avait un sacré minimum de classe. Avant, déjà — mais plus ça allait, plus il faisait attention à lui. Elle n'avait rien contre ça (il était joli, et son style lui allait bien), mais elle voyait bien que si elle ne faisait pas un minimum attention, on allait lui demander ce qu'ils fichaient à traîner ensemble.
Elle ne voulait pas le perdre ni lui causer d'ennuis. Mais elle n'avait pas non plus envie de s'embêter plus que ça à avoir l'air cool. Ou jolie. Ou autre chose — peu importe.

Au final, la peur de finir abandonnée fit pencher la balance. Elle apprit à se tresser les cheveux ; fit un effort pour accorder le haut et le bas. Demanda de l'aide à sa mère pour savoir comment prendre soin de sa peau, de ses mains. Se créa des comptes sur les réseaux sociaux.
Ça n'alla jamais très loin, autant par manque d'envie que par ennui, mais le peu qu'elle se décida à faire ne mit pas dix secondes à lui coller aux baskets. Les likes sur ses photos et les tennis accordées au reste, okay — ce n'était pas si terrible. C'était même plutôt sympa. Sauf quand on se moquait d'elle quand même, parce que pour le coup elle avait fait un effort, alors ça faisait plus mal — et quand elle voyait des gens avoir 20 000 followers alors qu'elle stagnait avec son cercle de connaissances proches, c'était un peu vexant, forcément, mais c'était comme ça pour tout le monde, non ? Sûrement.
Alors elle rentra les épaules, grogna, et passa ses nerfs au skatepark quand piétiner le goudron ne suffit pas.
En cinquième, elle fut placée à côté d'une Kelly à qui elle n'avait jamais vraiment parlé. Ce fut l'occasion pour elles de se rendre compte qu'elles avaient le même agenda et le même stylo plume — et, fatalement, de devenir les meilleures amies du monde. Kelly préférait les chewing-gum et les films aux rollers et aux pétitions contre l'exploitation animale, mais ça ne les empêcha pas de s'adorer. Question atomes crochus, elles furent servies ; il ne leur fallut pas deux jours pour tout connaître de l'autre et échanger leurs numéros.
Pour Emma, qui n'invitait guère plus qu'Arnaud chez elle depuis un moment, ce fut comme une bouffée d'air frais. Kelly lui apprit de nouvelles choses, la poussa hors de sa zone de confort, et secoua le reste de son monde avec en passant — content ou non.
Arnaud ne le fut pas trop, content, au début. Mais bon ; Kelly n'était pas méchante, et une fois passée la première impression, ils finirent par s'entendre.
La fin de ses années collège se passa sans trop d'embûches. Les disputes avec sa mère se firent plus fréquentes — l'adolescence aidant, n'est-ce pas — mais restèrent raisonnables ; certains repas furent écourtés, elle ne lui obéissait plus autant qu'avant et quelques portes claquèrent, mais ça n'inquiéta jamais Lise outre mesure. Il faut que jeunesse se passe, comme on dit.
Ce fut vers cette époque que sa colère envers son père décida de refaire surface, tant qu'à faire ; et comme ni l'une ni l'autre ne savait trop comment gérer ça, le ressentiment resta.

Au lycée public, Emma retrouva Arnaud et Kelly. Ils comptaient tous faire S — malgré l'aversion de Kelly pour les maths, vu qu'elle tenait à avoir "un métier qui fait plein de fric", dixit la concerné — et ne s'inquiétèrent donc pas d'être dans des classes différentes en seconde ; ils allaient se retrouver plus tard, sûrement, donc peu importe. Il n'y aurait pas vingt classes de scientifiques. Leur lycée n'était pas immense.
Quoi que seule dans sa classe, Emma connaissait la plupart des visages. Elle se félicita donc de ne pas avoir cassé la figure de tout le monde l'année précédente — grande réussite personnelle — et n'eut aucun mal à repérer ceux qu'elle ne connaissait pas.
Parmi eux, Nathaël.
Ce fut tout de suite le grand amour entre eux. Chaque conversation qu'ils essayèrent d'avoir finit en désastre total ; au bout de la troisième fois à avoir envie de lui coller une claque ou de se cogner la tête contre un mur, Emma commença sérieusement à se demander si elle ne s'était pas transformée en héroïne de shoujo. C'était ridicule, en plus, parce qu'ils n'avaient rien l'un contre l'autre. Pas de différent fondamental. Aucun n'avait insulté la mère de l'autre. Mais Nathaël était timide et un peu grognon, elle trop brusque et trop vite vexée, et une chose en entraînant une autre, ils vinrent à se grogner dessus plus souvent qu'autre chose. Au bout d'un moment, ça devint la norme et ils arrêtèrent d'essayer de s'entendre.
Ce qui ne voulait pas dire qu'ils arrêtèrent de se parler pour autant. Ça avait des airs de rivalité obscure, et Kelly soupira plus d'une fois que "trouvez vous une chambre" — avant de se faire poliment détruire, bien sûr, mais l'idée était passée.
Arnaud ne l'aimait pas trop ; il trouvait aussi Emma un peu débile, à aller lui chercher des noises sans raison, mais bon. Il était trop poli pour vouloir en dire quoi que ce soit.
L'année suivante, ils se retrouvèrent tous dans la même classe. Tous sauf Arnaud. La nouvelle eut l'air de moins l'attrister qu'elle. Comme à chaque fois qu'ils devaient se séparer ou ne pouvaient pas se voir — merci, captain obvious.
Elle s'en voulut d'être aussi stupide et immature. Y'avait pas idée d'être aussi collante et débile. Débile, débile.
Kelly la regarda faire, affalée sur le lit à côté d'elle. Commença à dire quelque chose et puis, finalement, se tut.
Les mois suivants, son amie prit à cœur de forcer Nathaël à traîner avec eux à chaque occasion. Chaque. Occasion. Il n'avait pas beaucoup d'amis — timide — alors, à force de se faire alpaguer et entraîner à leur suite, il finit par le faire de lui-même. Ça ne l'empêcha pas de se fâcher avec Emma toutes les trois secondes, mais les piques se firent de moins en moins acides ; de plus en plus enjouées. Ils apprirent à se connaître mieux. Se trouvèrent des points communs. Se firent confiance, plus qu'elle ne l'aurait imaginé possible à la base.
C'était génial. Ça lui fit du bien.
Quelques mois après ses seize ans, un de ses amis du roller lui demanda de sortir avec lui. Elle pensa à dix choses à la seconde, rit, et s'entendit dire oui quand même. Tout le monde avait déjà embrassé quelqu'un, à son âge. Kelly l'avait fait, en tout cas. Arnaud aussi. Nathaël, aucune idée — ils n'en étaient pas à ce stade de confidences. Elle n'avait pas envie d'être en reste et voulait essayer, elle aussi, alors c'est ce qu'elle fit.

Ce fut une catastrophe. A tous les niveaux.

Pierre n'était pas le type le plus fin de la création, mais elle l'aimait bien ; il était drôle. Être sa copine lui fit prendre conscience qu'il était drôle deux minutes par jour, et que le reste du temps il virait casse-pieds — pour ne pas dire autre chose. Il était possessif, à la limite de considérer avoir un droit divin sur elle ; il devait passer avant les autres, toujours, en toutes circonstances. Même se disputer avec lui la mettait hors d'elle. Quand il s'énervait, il la faisait se sentir minable ; quand elle s'énervait, elle, par contre, il rigolait et ne prenait même pas le temps de l'écouter.
Il eut son premier baiser et les quelques suivants. Ensuite, il eut le droit à sa première rupture et à un coup de genou dans les bijoux de famille parce que "va te faire foutre, connard".
Étrangement, il ne le prit pas très bien. Certains de leurs amis communs s'en fichèrent — les histoires de cœur, hein — mais elle récolta quand même une sacré réputation de sorcière auprès d'autres. En plus de tout ça, elle dut gérer le fait qu'Arnaud ait décidé de sortir avec cette charmante créature qu'était Clémence. Qu'il sorte (encore) avec quelqu'un, déjà — mais surtout avec Clémence.
Elle la détestait. Foutue brune aux yeux bleus grande et fine et belle et élégante et gna gna gna.
Enroulée dans son mètre de cheveux blonds, elle gémit à la mort jusqu'à ce que Kelly ne vienne la traîner par les chevilles pour l'emmener se changer les idées.

A l'été de son année de première, elle s'était suffisamment rapprochée de Nathaël pour en avoir fait son troisième meilleur ami officiel. Sa mésaventure avec Pierre et les sifflements constants qu'elle et Kelly (bon, surtout Kelly) se prenaient dans la rue la laissèrent avec une colère tout sauf cachée à l'égard des hommes ; et si ça n'affecta pas trop sa relation à Arnaud et Nath, bien heureux de ne pas être du mauvais côté de ses terribles coups de botte, ça n'aida pas sa réputation. La plupart ne voulaient trop rien avoir à faire avec elle quand elle passait son temps à vouloir débattre ou se plaindre de quelque chose — d'autant qu'elle débattait avec un peu trop de passion et ne supportait pas d'avoir tort.
Quand elle en eut marre de voir qu'Arnaud n'avait toujours pas viré sa pouf prétentieuse, elle se mit aussi à critiquer les filles trop féminines trop jolies trop mignonnes trop stupides. Elle n'était pas comme ça, elle. Elle était intéressante. Différente. Elle aimait les PLANTES et les ANIMAUX et elle avait des préoccupations IMPORTANTES, pas comme d'AUTRES. Kelly roula des yeux vingt mille fois en l'entendant jouer aux Caliméros edgy de toute une génération, mais que voulez-vous faire ? On n'arrête pas une Emma en marche. Elle se contenta de limiter la casse et de lui claquer les fesses quand elle commençait à virer chiante.
Arnaud, parce qu'elle l'aimait trop et qu'il était à peu près parfait, fut largement épargné par ses sautes d'humeur et ses critiques. Un peu aussi parce qu'elle ne pouvait pas lui avouer que sa copine était à la base de sa guerre idéologique.
Il n'aurait pas trop apprécié. C'est sûr.

Son année de terminale commença mal. Elle n'arrêtait pas de se fâcher avec sa mère, était à deux doigts de partir à la recherche de son père biologique pour aller lui casser la figure à grand coups de skateboard, souffrait de ne plus être la numéro un d'Arnaud, en avait marre que Kelly aille à des rendez-vous secrets sans jamais rien lui dire, peur de voir ses notes chuter et de ne pas avoir le bac, marre des disputes et des chuchotements et des crétins immatures — dont elle ne faisait clairement pas partie.
Heureusement, elle pouvait compter sur Nathaël pour la soutenir dans la grande cause des célibataires endurcis qui n'ont absolument pas envie de mettre leur langue dans la bouche de qui que ce soit.
C'était le plan, du moins.
Le jour où son ami lui sortit que son énorme crush sur Arnaud était tout sauf discret et qu'elle faillit lui arracher les yeux (littéralement) en guise de réponse, il lui sortit qu'il le trouvait joli aussi. Ça la surprit suffisamment pour oublier qu'elle voulait le mutiler ; et si ce ne fut pas un coming out très clair, vu qu'il lui avoua trouver Kelly super chouette juste après, elle se sentit quand même obligée de s'étaler sur lui.
Ça ne réglait aucun de leurs deux problèmes — même si le sien n'en était pas un, parce qu'elle n'était pas du tout amoureuse d'Arnaud, nom de Dieu — mais au moins, ils n'étaient pas tous seuls. A deux, ils pouvaient peut-être se débrouiller.
Emma n'étant pas connue pour sa finesse, Nathaël dut la retenir et la bâillonner plus d'une fois pour lui éviter de carrément aller demander à Kelly ce qu'elle pensait de lui. Il ne pouvait pas la surveiller tout le temps, mais elle lui promit de se tenir tranquille.
Et elle le fit. A peu près.
La décision d'embarquer ses amis pour aller l'espionner à un de ses rendez-vous fut la sienne et, fatalement, ce fut elle qui se fit engueuler quand Kelly les remarqua. Le ton monta, les mots dépassèrent la pensée et, pour la première fois depuis longtemps, elle se retrouva à pleurer sur l'épaule d'Arnaud.
Kelly n'était pas mortellement fâchée, juste blessée qu'Emma ait trouvé ça intelligent de marcher sur sa vie privée comme ça ; après de nouvelles larmes et quelques prises de catch, elles eurent rapidement fait la paix.

En Avril, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Alors, bien sûr, Emma décida que ça n'allait pas. Il fallait faire quelque chose.
En l'occurrence, son "quelque chose" fut une crise de jalousie. Kelly avait fini par demander à Nathaël de sortir avec elle (un moment glorieux, soit dit en passant) et ça, d'accord ; elle s'en fichait. Elle fut même contente pour eux : tant qu'ils ne décidaient pas de rompre dans les larmes et le sang, elle trouvait ça chouette.
Ce qui n'allait pas, par contre, c'était qu'Arnaud annule leur soirée parce qu'il devait allez chez sa copine. Elle n'allait pas bien, elle n'était pas contente, un truc ou un autre, peu importe — elle se fichait bien que cette crétine ait choppé le SIDA à porter des jupes trop courtes, il n'avait juste pas le droit d'annuler un truc prévu depuis longtemps au premier battement de cil. C'était injuste. C'était nul. Nul, nul, nul — nul comme le fait qu'il veuille aller en vacances avec elle au lieu d'eux, nul comme les voir s'embrasser, nul comme sa tête de poupée, nul comme le fait qu'ils aillent super bien ensemble, tous les deux.
Tout était nul, elle avait envie de casser des trucs, et pour la première fois de toute sa vie, elle cria sur Arnaud.
Il la laissa criser. Puis lui dit, très poliment, qu'il la trouvait très sympa mais ne l'aimait pas, ne l'aimerait jamais, ne serait pas amoureux d'elle, même s'il rompait, même si elle changeait de nom, même si elle faisait de la chirurgie, même si tout et n'importe quoi. Il ne l'aimerait jamais comme ça. Elle ne l'intéressait juste pas et si elle continuait à agir comme ça, il allait finir par ne plus vouloir la voir du tout.

Elle fondit en larmes.

Partit en courant jusqu'à chez elle ; ouvrit la porte d'entrée, la claqua. Sa mère n'était pas encore là. Elle ne voulait voir personne. Les larmes lui brûlaient les yeux et les joues et elle en avait marre de tout ; elle ouvrit la porte de sa chambre, jeta son sac à travers le hall d'entrée.
Ferma la porte dans son dos et, assise contre le battant, genoux remontés contre son torse, étouffa un hurlement sans se soucier que l’écho ne soit pas le bon.


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« J'aime pas les poèmes, les lettres qui traînent ;
je suis pas une littéraire »


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