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 Xantico ▬ « So I fell asleep softly at the edge of a cave »

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Xantico
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Xantico

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MessageSujet: Xantico ▬ « So I fell asleep softly at the edge of a cave »   Xantico ▬ « So I fell asleep softly at the edge of a cave » EmptySam 5 Nov - 3:12



And the earth looked at me and said
"Wasn't that fun?"
And I replied "I'm sorry if I hurt anyone"
Nom : //
Prénom : Xantico.
Surnom : Tlappapalo, Papaloxaual, Quaxolotl.
Genre : Non-binaire (F-leaning)
Âge : 35 ans (20).
Date de naissance : 27/09/1460.
Orientation sexuelle : Bisexuelle (wimen).
Nationalité : Mexica. (Aztèque)
Pouvoir : Sa tête peut morpher en celle d'un gros chien noir. Risques accrus en cas de COLÈRE.
AEA : Un épi de maïs-chien. Il s'appelle Chichi.
Physique


• Xantico est de taille standard pour son milieu et son époque ; petite pour l'époque moderne, certes, mais elle n'y a pas vécu.
• 1m43 tout juste, le dos toujours droit, elle ne lève jamais la tête pour regarder les autres dans les yeux.Trop l'habitude d'être au-dessus. En hauteur.
• Une habitude qui risque de la forcer à fixer pas mal de clavicules, mais tant pis. Pour l'instant, elle refuse de s'adapter.
• Son corps est anguleux, dur. Rien en elle n'évoque la douceur, de sa voix à ses yeux à ses sourcils toujours froncés.
• De là à dire qu'elle a l'air méchante, voire mauvaise, il n'y a qu'un pas.
• Concrètement, elle fait sèche. Autoritaire. Décidée, pour sûr, mais dans le sens d'un professeur qui ne laissera pas passer la moindre erreur.
• Sa peau est mate ; d'un marron clair, chaud, typique des civilisations méso-américaines.
• Ses yeux sont fins et noirs. Pas de surprise de ce côté-là. Idem pour ses cheveux.
• Ceux-ci sont longs, épais, raides, et quasi jamais laissés libres. Elle les préfère attachés, soit en tresses soit en queue de cheval quelconque, et le plus souvent ramenés sur son front.
• Sa mâchoire est décidée, ses pommettes pourraient tuer, et elle a d'ailleurs peut-être déjà tué quelqu'un avec. Nul ne le sait. Pas de preuves.
• Ses sourcils ne sont ni franchement fins ni franchement épais, vite froncés, et contribuent à lui donner l'air de quelqu'un qui va se mettre à hurler ou juger d'un moment à l'autre. Ou demander à voir le manager, remarquez. L'un ou l'autre.
• Son nez, droit et assez long, finit de rendre son visage angulaire. Féminin, malgré tout, mais dur. Elle donne constamment l'impression de revenir de guerre.
• Ses mains sont petites, abimées. Des mains de manuelle, pas de divinité.
• Et tout le monde se tait. Elle est armée.
• Elle a peu de poitrine, mais des fesses en acier. Elle pourrait tuer quelqu'un avec. Peut-être.
• Si elle essayait assez, sait-on jamais. (elle n'essaiera pas)
• Ses vêtements ne sont jamais moulants — au contraire, même —, donc ses formes ou son absence de formes passe globalement inaperçu quoi qu'il en soit.
• Jamais en pantalons, elle porte exclusivement des jupes avec, par-dessus, des hauts relativement longs. Rien au-dessus des genoux ; ses bras, eux, peuvent être libres.
• Elle a l'habitude de porter des tenues assez simples mais dans des matériaux riches, couverts de motifs délicats et précis sur les bords. Parfois des rayures, parfois des motifs animaux ; du rouge, du blanc, du brun.
• Globalement, beaucoup de rouge. Le jaune, elle le portait au visage.
• Pour chaque apparition publique, et même parfois seule, pour se donner de la motivation, elle se peint le visage, les mains et les pieds en jaune.
• De la même façon, elle se trace alors soit deux traits rouge sur le visage — qui le traversent d'oreille à oreille, sur son nez et le long de ses lèvres — soit peint carrément tout le haut.
• D'où un de ses surnoms ; Tlappapalo — she of the red butterfly.
• Et bien sûr, étant riche et magnifique (?), elle se doit d'être toujours couverte de bijoux.
• Ils n'ont pas sa préférence dans le sens où ils sont lourds et pas bien pratiques, mais elle s'en habille comme on revêt une armure. Plus elle en met, plus elle se sent prête à, si je puis me permettre la familiarité, niquer des mères.
• Ça peut être des bandeaux et des couronnes sur la tête, des bracelets aux bras et aux chevilles, des bagues, des boucles d'oreilles, des colliers, ou encore de gros piercings au septum — qu'elle a percé.
• Autant dire qu'on l'entend passer. Ça fait du bruit, tout ça.
• Le plus souvent pieds nus, il lui arrive de mettre des sandales ; rien de trop encombrant, et bien sûr pas de talons. Tant qu'à avoir du mal à marcher, elle préfère que ce soit à cause de gros bracelets aux chevilles.
• Chacun son combat.


Caractère


• Xantico est quelqu'un de ferme. Qui décide. Qui commande. Qui planifie.
• Elle ne veut jamais être prise au dépourvu ; déteste improviser, décider sur le moment, devoir changer de plan sans avoir prévu le suivant.
• Rigide, presque, dans sa manière de vivre. Elle aime ses habitudes, ce qui lui est familier — et ce à tous les niveaux.
• Elle n'aime pas l'inconnu. N'aime pas le nouveau.
• Si ça ne tenait qu'à elle, elle vivrait pour toujours au même endroit, avec les mêmes gens, à faire la même chose. Les fluctuations, c'est bien — mais uniquement dans sa zone de confort.
• Extravertie contrariée, Xantico n'a pas souvent eu l'occasion d'être entourée. Elle na pas pu avoir beaucoup d'amis ; n'a pas pu former tant de relations proches, en dehors de ses parents et d'un ou deux élus.
• Ça l'a frustrée. La frustre encore. Parce qu'elle n'a pas développé de facilités sociales, ne sait pas trop comment parler aux autres, comment aborder les gens sans qu'ils l'abordent les premiers — et ils l'ont toujours fait avec révérence, alors ça complique encore les choses.
• Elle ne sait pas comment se mettre au même niveau que le reste du monde. C'est compliqué.
• Elle aime les gens, pourtant. Elle aime le contact. Pas forcément physique, mais émotionnel ; intellectuel. Elle aime sentir une connexion avec les autres, sentir qu'il se passe quelque chose entre eux — que ce soit positif ou négatif, peu importe. Romantique, platonique, autre chose... elle veut juste des connexions.
• Elle en manque. Elle en veut. Elle ne sait juste pas comment faire.
• Si ça ne tenait qu'à elle, elle passerait le moins de temps possible seule. Elle a assez donné.
• Elle aimerait partager, donner, sans forcément recevoir en retour. Là encore, elle a assez donné.
• Rationnelle, réfléchie, elle sait enfermer son cœur et ne le laisse discuter que dans les moments jugés appropriés. Donc pas souvent.
• Elle ne prend jamais de décisions à la légère, et surtout pas sur un coup de tête. Les émotions sont mauvaises conseillères, les bonnes comme les mauvaises.
• Elle juge par ailleurs que si elles ne sont pas là pour aider à choisir, elles ont toutes leur rôle à jouer : la colère, la tristesse, la joie, la jalousie, l'envie, peu importe — si elle les ressent, elle veut savoir pourquoi, comprendre, les étudier, les garder jalousement contre elle.
• Elle aime ressentir. Juste, en privé. Pudiquement.
• Les démonstrations d'affection ou de haine sont pour elle vulgaires, et ne relèvent pas de sa condition. Elle évite donc.
• Ça ne l'empêche pas d'avoir envie de hurler, parfois, et elle avait de plus en plus de mal à gérer certains de ses accès de colère. L'accumulation l'étouffe.
• Avec autant de colère rentrée, de frustration, de solitude, évidemment qu'elle aura tendance à craquer. À claquer des dents. À aboyer. (pas littéralement — quoi que)
• Digne, fière, Xantico se tient droite et ne lève pas la tête pour parler aux autres. L'habitude pourra changer, mais pour l'instant elle y tient.
• Elle a du mal à regarder les gens dans les yeux ; peu s'amusaient à le faire, donc elle pouvait fixer les visages comme bon lui semblait. Si son interlocuteur la fixe, elle risque de faire un Blue Screen of Death. Réflexion HS.
• Pessimiste, réaliste, elle n'a pas foi en l'espèce humaine — mais pas que. Elle est à peu près sûre que n'importe quelle espèce sera pareille. C'est juste comme ça. Les animaux, les plantes... partout où tu regardes, c'est du chacun pour soi.
• Difficile donc de faire confiance aux autres, à moins qu'ils ne la révèrent. Parce qu'on ne tue pas un dieu. Donc ça va.
• Pas paranoïaque, loin de là, mais très méfiante. Elle ne pense pas qu'on lui veuille du bien. Pas souvent.
• La peur est la seule glue sociale qui fonctionne vraiment bien, pour elle. Elle a un point de vue très cynique sur la société et la façon dont les gens réfléchissent, consciemment ou pas.
• Du coup, dès qu'elle croise quelqu'un qui vient heurter sa vision du monde, ça la perplexe profondément. Et lui fait du bien.
• Elle aime savoir qu'il y a des imbéciles heureux qui se promènent. L'espoir de la nation. Continuez comme ça.
• Pas méchante pour un sou, Xantico se fiche de profiter des autres mais n'aime ni les blesser ni avoir une influence carrément néfaste sur son environnement immédiat.
• Prendre ton argent ? Pas de soucis. Te mentir ? Sans problème, surtout qu'elle est méticuleuse et ne te laissera jamais savoir que c'était un mensonge.
• Mais te blesser, être violente, être méchante... non. Ça ne l'intéresse pas.
• Elle culpabilise vite et fort, donc tant qu'à faire.
• Elle ne se sent pas désolée pour ce que tu laisses arriver, par contre. Elle ressent de la peine pour les gens qui ne savent pas se défendre, mais ne va pas critiquer ceux qui en profitent. Parce que, là encore, c'est ce que font les gens. Ils sont juste comme ça.
• Elle respecte deux fois plus ceux qui protègent plus faibles qu'eux sans que ça leur apporte rien, du coup.
• Globalement, respecte et apprécie la gentillesse désintéressée ; les personnes bonnes, les Mary Sue qui donnent aux charités et sauvent les chatons et s'occupent avec la patience de trois saints de ceux qui en ont besoin. Ceux qui aiment la nature, qui pensent aux autres, au futur, yadda yadda. Les Elinor la font vibrer à l'intérieur.
• Respecte ceux qui lui ressemblent trop, mais ne les aime pas.
• Apprécie le silence ; ceux qui ne la forcent à rien, qui savent écouter, être là. Aime se sentir protégée, aussi, donc elle apprécie particulièrement avoir des proches physiquement capables.
• Parce qu'elle, bon. Elle se sent un peu fragile de base, alors sortie de chez elle ? Avec une moyenne de taille vingt centimètres au-dessus ? Bon courage.
• Plus elle se sent menacée, plus elle compense en faisant le hérisson. Ou le chat qui gonfle la queue. Elle essaie de se grandir, d'avoir l'air plus méchante, plus non-comestible.
• Elle ne veut pas être une victime. Elle déteste le concept. L'idée. Nope.
• Très capable, très méticuleuse, elle aime travailler avec ses mains et n'apprécierait pas du tout l'idée d'une société où on achète sans faire soi-même. Elle aime se salir les doigts et se faire mal en construisant ceci, cela.
• Trop habituée à ce qu'on lui donne et lui donne et qu'on fasse pour elle, elle adore les moments où elle peut s'amuser sans être jugée.
• Dur de ne pas se sentir jugé dès qu'il y a quelqu'un dans la pièce, mais bon. Elle reprendra l'habitude.
• Autoritaire, leader dans l'âme, elle sait rassembler les troupes et donner de la cohésion à un ensemble qui en manque.
• On sent qu'elle a l'habitude de parler à des groupes.
• On sent qu'elle a l'habitude d'être seule, aussi, et qu'elle a toujours fait la même chose. Elle va avoir l'air tellement perdue que ce sera dur à rater.
• Mais elle veut des amis ; et elle veut changer, elle veut faire ce qui lui plaît, réapprendre à vivre en société, découvrir ce qui peut encore l'être.
• Elle ne sait juste pas comment s'y prendre.


Histoire


• Les parents de Xantico naissent dans un village perdu qui, à l'époque, n'a pas encore été conquis par les Mexicas. Ça ne durera pas, sans surprise. Mais toujours est-il que.
• Des cultures similaires — ish — et une langue qui l'est aussi les aideront plus tard à s'assimiler ; ils ne naissent pas mexicas, mais Xantico si.
• Plus ou moins.
• Yāōtl et Ēlōxōchitl ont beaucoup en commun ; trop, presque. Ils sont ambitieux, ne se préoccupent que d'eux et des personnes qui leur sont très proches, et n'ont jamais été très heureux dans leurs foyers respectifs.
• Pas parce qu'ils étaient maltraités ; juste parce que. Question de tempérament. D'aspirations. De plein de choses.
• On va faire bref mais, entre autres, ils n'aiment pas l'idée de participer à la guerre, et encore moins de la perdre. Or quand on vit à côté des MEXICAS, l'idée de gagner une guerre sur le long terme devient doucement mais sûrement risible.
• Ils ne plaisantent pas. Ça conquête sévère.
• Les deux jeunes mariés s'en vont donc gaiement battre les champs à un âge canonique qui ne l'était pas pour eux, et ne reviendront pas.
• Ils passent de village en village, et s'arrêtent une fois arrivés pas très loin de Xico. Ils restent un peu à l'écart, mais y travaillent dur et s'intègrent discrètement.
• Y'a besoin de monde, donc personne ne se plaint.
• Peu après, ils ont un fils. Le fils en question meurt peu après ses un an, alors que le couple attend son deuxième enfant. Deuxième enfant qui mourra dans sa première année, et laissera Ēlōxōchitl fatiguée mais pas démotivée.
• Elle attend un peu avant de recommencer. Elle doit reprendre des forces.
• Ils ne lésinent pas sur les tentatives pour se fortifier eux et leur futur enfant — il doit survivre. Y'a des limites à tout.
• Pendant ce temps, ils observent. Ils fixent. Ils étudient. Ils planifient.
• Beaucoup de plans sur la comète, mais ça ne fait de mal à personne.
• En 1460, ils ont une fille. Le couple attend un second enfant très rapidement dans la foulée, un peu par accident, et surveillent tout ça d'un œil attentif.
• Quand le petit suivant naît, la plus grande est toujours en forme.
• Et quand il meurt d'une maladie, en 1463, elle est toujours en forme aussi.
• Necāhual — survivante — est gardée un peu à l'écart, dans leur maison en bord de tout. Ils ont peur qu'elle attrape quelque chose. Et puis...
• Xico, c'est trop grand. C'est inadapté.
• Quand ils bougeaient encore, avant de s'installer, ils sont passés par un endroit plus sympathique : Xochimilco. Une ville précédemment occupée par les Xochimilcas, qui appartient maintenant aux Mexicas. Relativement indépendante, malgré tout ; ils commercent, laissent passer du monde, laissent les gens s'installer, mais ils sont plutôt tranquilles.
• Ils font leurs bagages, leurs adieux aux enfants qui ne les suivront pas, et partent s'installer là-bas.

• À l'époque, Necāhual a 5 ans. Autant dire qu'elle ne sert à rien. Elle donne des trucs à sa mère, trempe les chiffons dans l'eau et touille ce qu'on lui dit de touiller.
• C'est une enfant sage, bien élevée, qui a peu besoin d'être rectifiée.
• À Xochimilco, elle vit à l'écart des autres enfants ; presque en secret. Ses parents se mêlent assez peu au reste de la population — juste assez pour ne pas rester des étrangers, mais sans se faire d'amis ni chercher la sympathie.
• Ils fixent. Observent.
• Comme toujours.
• À dix ans, Necāhual court autour de chez elle et aide sa mère à la maison. Elle n'aura pas d'autre frère ou sœur ; juste elle. La solitude lui pèse un peu, mais elle s'occupe autrement et ne questionne pas les ordres de ses parents.
• Elle n’oserait même pas y penser. Ils sont la seule autorité qu’elle connaisse, et l’autorité en question est suprême.
• Juste en-dessous de celles des dieux — et encore.
• On y reviendra.

• En grandissant, Necāhual reste discrète. Effacée. À l’écart. Personne ne la connaît. Elle pourrait tout aussi bien ne pas exister ; personne ne verrait la différence.
• Personne sauf ses parents.
• Ils lui fournissent tout ce dont elle a besoin ; lui procurent de l’amour, de l’attention, de la discipline, des directives.
• Des ambitions.
• Ça, ils n’en manquent pas.
• Collée à leurs hanches, elle s’en imprègne et se les approprie petit à petit.
• Rester là ? N’être personne ?
Oh no no no nO No, SiLLy
• Elle peut mieux faire.

Beaucoup mieux faire.

• Yāōtl et Ēlōxōchitl décident — comme n’importe qui à leur place, franchement — d’écrire le guide du parfait coucou.
• On pose l’enfant dans le nid d’un autre, on l’habille de ses vêtements… et on attend.
• Plus ou moins.
• La condition d’un dieu ne dépend jamais que de deux choses principales : la foi que ses fidèles lui portent, et donc la présence de fidèles en nombre suffisant ; et être connu, révéré comme tel par les fidèles en question.
• Necāhual n’a rien d’une déesse. Elle n’est personne.
• Et en l’an 1473, l’année de son treizième printemps, ça va changer.

Comment se déifier en trois étapes simples.

• Yāōtl se charge du côté théâtral et de la foule ; il connaît plus de monde, dans la mesure où il travaille avec les tailleurs de pierre, et sera donc parfait dans son rôle. Ēlōxōchitl, elle, se charge de la planification, de l’organisation. Du maquillage, aussi.
• Sa mère la badigeonne de rouge, de jaune. La pare de vêtements adaptés, qui inspirent le respect mais aussi — et surtout — la peur.
• Si quiconque l’avait vue avant, il n’aurait jamais pu reconnaître Necāhual ce jour-là. Pas ainsi vêtue, pas dans cette lumière. Pas avec la fumée et l’expression sombre sur son visage.
Prête à tuer. (terrorisée)
• Et, vraiment, la simplicité apparente du plan est égale à celle avec laquelle il fonctionne.
• On glisse Necāhual ainsi vêtue dans une grotte ; sa mère, cachée derrière, s’occupe de claquer les pierres, la poussière — son et lumière. Son père, paniqué, dans tous ses états, ramène les témoins.
• Necāhual est impressionnante. Imposante. Éthérée. Elle répète ce qu’on lui a dit de répéter, la voix grave, forte, grondante.
• Terrifie les hommes et femmes qui lui font face.
• Elle se dit déesse. On la croit.
Tlappapalo, la surnomment d’abord les tailleurs. She of the red butterfly.
• Xantico, l’appelera-t-on plus tard.
• Necāhual reste dans la grotte. Sans enterrement, sans cérémonie ni au revoir, elle y est emmurée et abandonnée.
• Comme si elle n’avait jamais existé.

• Se déifier, quoi que ses parents ont essayé de lui faire croire, n’est pas une mince affaire.
• Une fois la première étape passée, il faut asseoir son autorité. Ne pas laisser quiconque douter, même un seul instant, de sa légitimité.
• Pour ce faire, Tlappapalo se fait poing de fer dans un gant en pierre.
• Elle terrorise. Exige. Demande. Menace.
• Fait de sa mère son interprète. S’installe dans un bâtiment qui, petit à petit, sera transformé en temple. N’hésite pas à faire savoir quand elle est mécontente.
• Personne ne remet sa divinité en question. Si des voix dissonantes se font entendre, elles n’arriveront jamais jusqu’à elle.
• “La première année sera la plus dure.”
• La seconde n’est guère plus simple, en ce qui la concerne — mais elle se tait. Une déesse ne se plaint pas.
• Elle laisse le temps à chacun de s’habituer à sa présence. À son nom de voyager. Aux légendes de se faire.
• Elle n’a parfois besoin de rien faire ; le vent colporte avec assiduité chaque mot qu’on dit sur elle, qu’il soit vrai ou faux. Ceux qui les répandent sont sûrs de ce qu’ils affirment ; ça aide.
• Deux ans plus tard, à quatorze ans, Xantico est une présence redoutée et révérée à Xochimilco. Elle leur apporte son soutien ; fait en sorte que les feux des foyers brûlent et réchauffent chacun durant l’hiver, aussi dur soit-il.
• Ēlōxōchitl et Yāōtl n’ont pas choisi leur moment dans le plus grand des hasards. Ils avaient bon espoir, d’après ce qu’ils avaient pu voir du climat ces dernières années, que les hivers suivants soient plus doux ; et si le troisième n’est pas aussi clément, ils auront eu raison sur les premiers.
• Il suffit de coïncidences bien placées pour renforcer les certitudes de personnes qui ne demandent qu’à croire. Ensuite, tout s’emboîte tout seul.
• Si quelque chose va mal, on prie plus fort. On organise des cérémonies. On apaise. On supplie.
• Et si rien ne va, c’est de notre faute — pas de celle des dieux.
• Ils n’ont jamais tort. Même si leurs voies sont parfois impénétrables.

• Plus le temps passe, plus Xantico change.
• Se déifie.
• Littéralement.
• Ses parents, peu à peu, se distancient d’elle. Elle n’a de cesse de tendre les bras pour chercher leur soutien, leur présence, enfermée dans ses quartiers trop sombres à l’arrière du temple, mais chaque fois ils ne font que s’éloigner un peu plus.
• Ēlōxōchitl est son interprète ; sa prêtresse. En cette qualité, elle a toujours beaucoup de contact avec elle.
• C’est juste… différent.
• Elle cesse d’agir comme une mère. Doucement, comme on lâche l’enfant qui apprend à marcher, elle l’abandonne.
• La laisse seule.
• Xantico n’a jamais eu de parents. Elle n’est pas encore dans un quelconque panthéon ; n’a ni frère, ni sœur, ni époux.
• Elle est seule.

• Elle pleurera pourtant la mort de Yāōtl, en 1475. Et si elle ne pleurera pas celle d’Ēlōxōchitl, trois ans plus tard, elle passera la semaine suivante enfermée à ne recevoir personne.
Seule.

• Être un dieu, mine de rien, c’est barbant. (???)
• Difficile. Pesant.
• Elle reçoit peu de visite. Mange à sa faim et a tout ce dont elle a besoin, mais vit plus recluse encore qu’avant.
• Elle ne peut pas être toujours là. Les dieux ne se promènent pas dans la rue. Ça se saurait.
• Mais même quand elle n’est pas là, elle est là. Et quand elle fait ses apparitions, elle ne se sent pas plus entourée pour autant.
• Elle doit veiller au climat politique ; de la ville, des environs. Surveiller le climat tout court. Veiller à se faire respecter et à aider les gens — même si elle ne sait pas comment ; elle s’imagine avoir une influence, et se dit que ça devra suffire.
• À force de se le répéter, on finit par y croire.
• Même elle.

• Tōnacācihuātl est déesse de la création ; de la fertilité. Elle a peuplé la Terre et a permis aux Hommes de vivre et persévérer.
• Elle pose ses mains sur le visage de Xantico — déesse tout comme elle, née parmi les Hommes, et ainsi qu’elle passe ses doigts contre ses paupières, son nez, ses lèvres, lui arrache ce qui lui restait d’humanité.
• Xantico. Quaxolotl.

• La notion de faire aujourd’hui plus que jamais la fierté de ses parents, d’être aujourd’hui plus que jamais orpheline, la plonge dans un mutisme qui durera dix ans.
• Dix ans à perdre la notion du temps ; à ne plus être là.
• À douter, peinte de jaune, de ce qui fait battre son cœur sans toucher aux traits de son visage. Ça ressemble à une vaste farce, vu d’ici. Et moi, qui je suis ?
• Le museau de Xolotl se plisse lorsqu’elle y pose la main. Elle a les sourcils froncés. L’âme plissée de regrets. Il comprend ; ne dit rien.
• Les panthéons ne se remplissent pas seuls. Un dieu naît là où on a besoin de lui.
• Xantico, elle, s’est faite une place à la seule volonté de ses deux bras (de ses parents). Ce n’est pas commun.
• Il n’ira pas jusqu’à lui asséner qu’elle n’est pas viable, mais les trous béants de ses yeux en disent suffisamment long.

• “Tu ne passeras pas le siècle.”

• Si Xantico meurt, un autre naîtra. Elle ne s’en fait pas. Eux non plus.
• Éphémère au possible.

• On ne parle pas à un dieu comme on parle à un Homme — et quand elle rencontre Matlalihuitl, elle a perdu l’habitude d’élever la voix.
• Matlalihuitl est un guerrier. Un grand guerrier, dans tous les sens du terme. Il a le regard fixe, certain ; les épaules sûres de celui qui sait manier son corps comme une arme. Elle devine à sa coiffure des exploits sur le champ de bataille. Ses parents doivent être fiers de lui.
• Il s’isole en hauteur, quand il veut réfléchir. Ou cesser de réfléchir. Un peu des deux, peut-être.
• Elle aussi.
• Sans doute qu’elle en a juste assez de la semi-existence des dieux ; peut-être que ses devoirs la pèsent, et qu’elle cherche juste à retrouver un semblant de ce à quoi elle a pu goûter il y a une existence de ça.
• Quoi qu’il en soit, elle se retrouve assise à côté de lui.
• Il a de la conversation. Des choses à dire. Ils conversent juste peu.
• L’essentiel est transmis ; les habitudes se forment.
• Plutôt que d’écouter les reproches de Quetzalcoatl, elle préfère se laisser tomber au sol à ses côtés. Il ne se tourne même plus pour voir qui s’est installé là — il sait.
• Avec lui, il n’y a pas de jugement. Pas d’attentes. Ils ne parlent que de choses simples, mondaines. Il lui apprend des choses qu’elle avait oublié. Elle, elle ne lui apprend rien.
• Il n’y a rien dans le monde du divin que les Hommes puissent gagner à apprendre. Elle se contente de ce qui se trouve à sa portée.
• Elle regrette un monde dans lequel elle aurait pu manger près de quelqu’un d’autre sans s’inquiéter de problèmes dont elle ne saisit qu’à peine la complexité ; regrette une existence en trois dimensions seulement, dans laquelle Matlalihuitl aurait pu lui caresser la joue sans qu’elle ait à s’inquiéter des conséquences — et pas que pour elle ou lui.
• La nuit, dans son temple, ses mains tremblent. Le regard de Tonacatecuhtli pèse sur ses épaules. Les marques qu’elle peint sur Xolotl, aussi noires que celles, rouges, qu’il peint sur le sien, comme un parfait miroir, lui semblent être des coups de couteau. Elle a peur.
• Xolotl comprend. Elle a peur que ce soit le seul. A juste peur, sans savoir pourquoi.
• Et plus elle a peur, plus elle s’arme. Plus elle se ferme. Plus elle gronde et montre les dents.
Invincible.

• Matlalihuitl lui était un ami. Un confident. Une âme-sœur.
• Il la comprenait. L’aurait protégée, même en sachant qu’elle n’en aurait jamais besoin.
• Elle ne l’aura connu que cinq ans ; c’est peu, même à échelle humaine. Elle trouve que ça fait peu.
• Il ne laisse de lui qu’un baiser contre son front et un regard plissé par un sourire invisible — comme si elle venait de dire quelque chose de drôle, en secret, pour briser le sérieux d’un énième départ.
• Comme toujours, elle protège les feux de ceux qui la prient. Il sera toujours chaud à leur retour.
• Alors elle attend son retour.
• Et attend son retour.
• Et attend son retour.
• Et même en sachant que ceux qui devaient revenir sont revenus, et que ce n’est pas aller fouiller Mictlan qui va le lui rendre, elle continue d’attendre.

• Mais il ne revient pas.
• Et Mictlan ne le lui rendra pas.

• On ne lui reproche pas nécessairement ses affections déplacées. C’est bien inconséquent, dans la vaste étendue cosmique des choses.
Elle se les reproche.
• Parce qu’elle souffre. Elle n’avait pas souffert depuis la mort de ses parents — pas comme ça. Pas aussi viscéralement.
• Et quand Xantico souffre, Xantico mord.

• Quand on ne peut rien faire pour blesser des pairs plus importants que soi, briser les règles est une solution comme une autre.
• Est-ce que ça pouvait finir bien ? Non. Elle n’en a pas douté en le faisant. Ça ne l’a pas empêchée de mordre dans le poisson au paprika, ni d’espérer qu’on la regarderait le faire droit dans les yeux.
• Une rébellion de comptoir — un bébé dieu ne peut s’attendre qu’à des accomplissements de bébé dieu.
• Tonacatecuhtli juge avoir été juste, pour ce que ça importe. Quand on l’offense, il est obligé de réagir.
• Alors puisqu’elle veut grogner et mordre, soit.


• Xantico griffe le sol. Tourne en rond.
• Se glisse dans les maisons, où elle s’affale près du feu. Son feu.
• Foule les pierres de son temple. Lève le nez en quête de Matlalihuitl. On ne sait jamais.
• Xolotl soupire et lui trace du jaune sur le museau du bout des doigts. Elle ne peut pas lui rendre la pareille, pas avec ses pattes, mais elle le regarde tracer ses propres lignes lui-même.
• Quelque part, elle a eu ce qu’elle voulait. Elle est en colère, elle est hors d’elle, honteuse, fautive, si proche du sol qu’elle peut s’y allonger d’un mouvement.
• Plus humaine qu’avant, même si son apparence chante le contraire.

• Dressée sur deux pattes, elle griffe la porte qui l’empêche de passer là où elle veut aller. Les poignées ne l’enferment nulle part.
• Le bois est mal entretenu ; il a connu des jours meilleurs. Comme plusieurs fois par le passé — mais la première fois sous cette forme —, elle s’engouffre dans la maison de son enfance.
• Le sol se délie sous ses pas. Elle se retrouve à faire une roulade involontaire, épaules et colonne meurtries, et finit affalée sur le côté.
• Devant elle, ses mains ; quatre doigts, un pouce. Ses bras. Sous elle, ses jambes.
• Elle se redresse en panique. Son corps.
• La porte claque, lourde et étrangère.
• Elle cligne des yeux.


Xantico ▬ « So I fell asleep softly at the edge of a cave » 3175bf17c3a4f1e9b7e66760618f967e
     
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