Celios ▬ « There's an eerie quiet »

• Celios est une petite sirène – mais avec des jambes.
• C’est une bestiole aquatique et ça se voit.
• Une sirène avec des jambes, donc ; il possède en effet une jolie queue de poisson sur laquelle il peut se reposer quand il est fatigué.
• Elle fonctionne en tandem avec des jambes parfaitement basiques, si ce n’est légèrement écailleuses, comme le reste de son corps.
• Ses doigts et ses pieds sont palmés à la première phalange. Sa peau a besoin d’humidité, sans ça elle sèche et ça le démange affreusement.
• Le petit garçon est une montagne de couleurs vives, de sa tête à ses pieds. Ses cheveux, violets, sont bouclés et il les garde longs.
• Ses yeux, d’un vert-bleu surprenant, sont grands, comme toujours écarquillés, ce qui lui donne l’air surpris en permanence (ou abruti, selon les sources, mais c’est méchant).
• Sa peau d’un bleu clair vire au violet sous ses yeux, et aux extrémités de son corps : mains, pieds, queue.
• Elle est plus épaisse que la peau d’un être humain lambda.
• Son nez est aquilin, très présent, et ses dents sont pointues ; c’est discret, mais on peut voir deux crocs dépasser de ses lèvres
• Comme un chat, oui.
• Quant à ses oreilles, elles ont la forme de nageoires. D’un orange vif teinté de rose, elles sont fragiles, et il déteste qu’on y touche.
• Bref, Celios est un petit alien sirène avec des jambes.
• Du haut de son mètre 37, c’est aussi un enfant qui n’a pas fini de grandir. Loin de là.
• Il est en pleine croissance et n’a pas mué, ce qui donne à sa voix des inflexions aiguës insupportables quand il hurle.
• Et il hurle beaucoup. Malheureusement.

• Celios est un enfant – c’est le plus important à préciser.
• Un enfant auquel les parents, peu présents, ne refusaient rien.
• Qu’est-ce que ça donne ? Un mioche insupportable, voilà ce que ça donne.
• Bon, il est important de noter que Celios est capricieux, et qu’il a l’habitude d’ordonner plutôt que dire s’il te plaît et merci.
• La faute de son environnement. On ne s’embarrassait pas de politesses, il avait des serviteurs pour répandre au moindre de ses désirs.
• Ce comportement étant encouragé par ses proches, il n’y a jamais vu le moindre problème.
• Ca a fait de lui quelqu’un de fatalement égoïste qui n’aime pas entendre « non ».
• Qui ne réalise pas qu’on puisse lui dire non, c’est surtout ça.
• Est-ce que Celios est quelqu’un de mauvais pour autant ? Bien sûr que non.
• C’est un enfant, sa personnalité n’est pas figée dans le marbre, il a le temps de changer.
• Avec un nouvel environnement et de nouveaux modèles, il peut laisser tomber les mauvaises habitudes et en adopter d’autres.
• Pas que des bonnes, mais soyons honnêtes ; c’est le lot de tous.
• Pour ce qui est immuable dans sa façon d’être, on peut noter son énergie.
• Ca, ça ne changera pas. Il est à 100 % 24h/24.
• Actif, toujours volontaire, et moins curieux que fouineur.
• Disons qu’il n’a pas de soif d’apprendre, mais qu’il a très envie de savoir ce qui se passe autour de lui.
• Il préfère les bruits de couloir aux récits historiques.
• Savoir qui est fâché contre qui et pourquoi, c’est toute sa vie.
• Et s’il faut fouiller pour apprendre des trucs…
• Tes tiroirs ne sont pas à l’abri.
• Son niveau de manipulation est de battre des cils ou faire de grands yeux mouillés, et gonfler les joues si ça ne marche pas tout de suite.
• Ben oui, pas patient. Il lui faut tout, tout de suite.
• Il se croit très doué et discret, mais pas du tout.
• Il ne sait ni mentir, ni garder un secret.
• Et niveau courage, on trouve mieux que lui. Il se plaint vite, fort, et se cache derrière les autres quand ça tourne au vinaigre.
• En revanche, pour faire le coq et citer ses nombreuses qualités (et le défaut qu’il acceptera de se donner, selon son humeur), il y a du monde.
• Celios s’aime beaucoup et aime penser que tout le monde l’aime beaucoup aussi.
• L’affection des autres, il en a besoin. Il marche mal sans.
• Et par extension, il ne marche pas tout seul. Il a besoin de bouger, parler, se sentir entouré.
• C’est le plus important pour lui.
• C’est aussi une tête de mule, mais superficielle ; on peut facilement le faire chavirer.
• Trop émotif pour rester obstinément dans ses rails, le petit.

« See, my birds of a kind,
They more and more are looking like
Centurions than any little messiah. »

The Oh Hellos, Passerine

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• Celios a six ans quand ses parents s’emparent du pouvoir.
• Ils ont attendu des années, peaufiné leur plan, et le jour du couronnement de son cousin – bam.
• Ils frappent.
• On tue le nouveau souverain sitôt la couronne posée sur sa tête, sa femme avec, et on exile le vieux couple royal qui n’a plus rien de royal, la petite-fille en bandoulière.
• Tantine ne peut rien dire. Elle n’est plus reine. Plus légalement.
• Ils n’ont pas choisi ce moment précis par hasard.
• Après ça, tout va très vite, et Celios ne se souvient de rien.
• Il avait six ans, après tout.

• Contrairement à ses frères et sœurs, tous plus âgés que lui, Celios ne vit pas mal le changement de situation.
• Il n’était pas proche de sa tante et de son cousin. Leur absence ne le dérange pas. Quant au reste…
• Sa mère formait déjà un étau solide (incassable) autour de sa petite famille. Quand il se retrouve isolé par mesure de protection, la différence est infime – il change juste de chambre.
• Ses amis étaient déjà choisis avec soin par ses parents. Son oncle est toujours proche d’eux.
• Il n’a pas besoin de s’adapter.
• Celios continue sa vie comme si de rien n’était. Et d’ailleurs, si on lui demandait, il serait bien en mal de décrire un « avant » et un « après ».
• En ça, il est le plus chanceux de sa fratrie. La sœur la plus proche de lui en âge, Aura, est sept ans devant lui. Ça fait beaucoup.
• Assez pour que le changement de température laisse des traces.
• Alors les autres ? On n’en parle pas.
• Le petit dernier devient vite non pas le favori (le rôle revient à Zira, l’aînée, et tant pis pour elle) mais l’enfant roi.
• On l’autorise à faire ce qu’il veut, quand il veut, et il en abuse.
• Ses parents sont rarement là (très occupés), mais quand ils le sont, ils ne lui reprochent rien.
• On aime sa vivacité et sa capacité à se faire servir à la seconde près.
• Et même si papa et maman ne le disent pas, ils aiment qu’il soit le seul à trouver la situation normale.
• Ça apporte un semblant de légitimité bienvenue à tout ce bazar politique.
• Bazar politique dont on ne parlera pas, parce que concrètement ? Celios s’en fiche.
• Il ne cherche pas à comprendre, parce que 1) il est très jeune 2) il ne pense pas qu’il y ait quoi que ce soit à comprendre.
• On le mentionne quand même parce que ça va entraîner des conséquences désastreuses pour le petit garçon.
• Continuons.

• Quand on change la couronne de tête, trois groupes se forment automatiquement.
• Ceux qui se rangent derrière le nouveau souverain, ceux qui s’en fichent, et ceux qui résistent.
• La résistance, dans notre cas et comme souvent, est la faction la moins nombreuse – et la chasse est ouverte.
• Plus les années passent, moins elle est nombreuse.
• Mais plus organisée. Plus désespérée.
• La grande autorité galactique a interdiction de se mêler de leurs oignons. Neutralité oblige. Ça ne l’empêche pas de garder un œil sur la situation, au cas où.
• Elle est entrainée de force dans le schmilblick quand des résistants décident de frapper un coup. Fort.
• L’opération leur coûte quelques têtes, mais ils réussissent à repartir avec le but de la mission : Celios.
• Ils veulent se servir de l’enfant comme levier pour réinstaller les dirigeants légitimes sur le trône. Et si ça ne marche pas, au moins récupérer quelques amis emprisonnés.
• Voici notre héros aux mains de la faction ennemie. Qui, je vous rassure, est traité avec tous les égards : ça ne l’empêche pas de hurler qu’il veut son papa et sa maman.
• C’est la première fois que Celios sort de la capitale. Du palais. C’est aussi la première fois qu’il côtoie des gens qui n’ont pas préalablement été sélectionnés par ses parents.
• Il entend parler de sa tante. De ses parents. C’est flou et très simplifié, mais il comprend que ses kidnappeurs ont 0 respect pour sa famille (surtout sa mère) et l’outrage est réel.
• Il se sent traité comme un moins que rien et ça le traumatise (par-dessus le reste qui était déjà traumatisant en soi).
• Malgré tout, il forme des liens avec quelques-uns des hommes et des femmes qui l’escortent. Le voyage est long, il a 10 ans, il a besoin de réconfort.
• Les rebelles sont installés au fin fond du pays, là où le relief est dangereux, tout comme la faune et la flore.
• L’accident arrive aux trois quarts du parcours. Leur convoi est attaqué par des animaux sauvages, et une partie de l’équipage tombe dans le vide. Celios en fait partie.
• Grâce à la végétation qui ralentit sa course et beaucoup de chance, il s’en sort vivant.
• Un de ses ravisseurs a la même chance que lui. Ils rassemblent vivres, courage, et s’enfoncent dans la nature.
• On doit les penser morts, et avec si peu d’hommes et de matériel, ils ne tarderont pas à l’être.
• Celios a peur et pleure, mais heureusement pour lui, son compagnon de route est l’être vivant le plus résilient à 1000 km à la ronde.
• Il taille, défend, rationne, fait son chemin jusqu’à une zone plus calme et de laquelle ils pourront atteindre un campement provisoire.
• Il espère y trouver ses amis.
• Au lieu de ça, ils tombent sur une troupe qui ne vient clairement pas de la planète – et ça c’est un peu con hein, parce qu’ils sont pas censés être là.
• Long story short, la petite troupe vient de l’autorité galactique susmentionnée et si elle était la bienvenue avec l’ancienne reine, ce n’est plus le cas maintenant.
• Elle ressemble à une virée scientifique, mais ça pourrait aussi bien être une tentative de renversement de l’autorité au pouvoir. Si on les trouve là, c’est la méga mouise.
• (quasi aucun risque que maman les voit là, vu que c’est une zone complètement abandonnée, mais c’est gênant quand même)
• Ce ne sont pas nos vagabonds à moitié morts de faim qui vont s’en plaindre, notez. Ils s’évanouissent sur eux.

• Et là ? Eh bien on remballe les affaires et on prend les deux inconnus avec nous, allez.
• Mais les pauvres scientifiques (oui, c’était bien des scientifiques, venus là lécher l’humus pour leurs recherches) ne se sont pas rendu compte que Celios, ben c’était le prince.
• La nouvelle famille royale est emmurée dans son palais, même des diplomates auraient eu du mal à le reconnaître.
• Quand on s’en rend compte, il est bien trop tard.
• Personne ne parle la bonne langue, et quand un interprète arrive enfin tel le messie, les options sont limitées.
• Le rendre à ses parents, c’est risquer une guerre ou un scandale. Même avec le soutien du gamin, qui sait qui l’a kidnappé (pas eux), personne n’est sûr que ça passe.
• Rendre Celios à ses parents, c’est aussi prendre position. Intervenir, alors qu’ils n’en ont pas le droit.
• Le rendre aux rebelles, pareil. Ils sont coincés.
• En plus, le gamin s’est tellement attaché au gars qui l’a porté à bout de bras dans la jungle pendant des jours qu’il refuse de le dénoncer.
• La situation serait drôle si elle n’était pas catastrophique.
• Le vaisseau hyperventile et attend les ordres de leurs supérieurs.
• Les scientifiques sont sévèrement réprimandés pour avoir ramassés les deux intrus. Il aurait fallu les laisser là, et tant pis s’ils meurent. C’est la loi.
• C’est comme ça.
• Tout ce beau petit monde est envoyé sur une base d’entraînement en attendant une meilleure solution. On ne renvoie pas les scientifiques illico presto chez eux parce qu’on apprécie en silence qu’ils n’aient pas tenté de cacher ou réparer la bourde eux-mêmes.
• Seconde chance. Ils ont intérêt à se rattraper.
• Celios débarque donc sur un sol poussiéreux qui lui sèche la peau et le fait screech.
• Avec son compagnon d’infortune, ils sont logés, interrogés, et officieusement fait prisonniers.
• Ils n’ont pas de chaines, mais les hautes montagnes de la base suffisent. Ils ne partiront pas d’ici avant d’en avoir l’autorisation.
• Celios, qui a 10 ans, pense dur comme fer qu’on va le ramener très vite à papa et maman.
• L’autre, qui n’est pas tout à fait adulte mais pas un enfant non plus, comprend vite qu’ils vont rester ici ad vitam aeternam.
• La mission est un échec, et le petit ne servira jamais. Ils ont perdu des gens pour rien.
• Mais il est résilient, déterminé, et pas du genre à se laisser faire.
• Sinon, il aurait accepté les nouveaux souverains et basta.
• Non, tout n’est pas perdu. Ça peut encore servir.
• Lysandros, de son petit nom, devient le tuteur de Celios.
• Il lui apprend tout ce qu’il sait – et, en passant, toutes ses idées, sa façon de penser.
• Peut-être qu’ils relâcheront le gamin et le rendront à ses parents.
• Pas sans un cadeau de sa part, en tout cas.
• (pas sans en avoir fait un bon révolutionnaire, s’entend)
• Et il leur serait arrivé plein d’autre périples, mais plouf je balance le gamin par la porte !!
• Bonne chance :/